Laura Kasischke, Américaine du Michigan, c’est une belle découverte. Une lecture qui
tombe dans le bon temps, car tout se passe un 25 décembre avec comme décor, un
sapin de Noël, la tempête de neige… mais là s’arrêtent les images bucoliques. C’est
écrit comme une nouvelle avec la chute qu’on anticipe! Difficile d’arrêter cette
lecture où
la provenance du délire est difficile à cerner. L’Esprit d’hiver, c’est des
sentiments tantôt chaleureux tantôt glacials qui voyagent de la Russie aux É-U,
puis au cœur des deux protagonistes.
Tatiana, c’est l’enfant de 15 ans, adoptée par Holly rendue stérile par
une chirurgie la préservant d’une mort génétique assurée. Éric, le conjoint,
qui est parti tôt le matin de Noël pour aller chercher ses parents à l’aéroport
se verra obligé de faire un arrêt à l’hôpital car la maman ne va pas bien, le
papa non plus… Les invités annuleront les réjouissances prévues, car c’est la tempête…
On ne met pas le pied dehors.
Holly s’extorque du lit avec un rêve encore en tête d’images qui l’ont
poursuivie de la Russie 13 ans plus tôt jusqu’aux É-U. Mais Tatiana va bien…
elle dort encore. Écrire ces images… Images, délire… Tatiana qui n’est plus
Tatiana… Qui change de robes, de personnalité… Est-ce qu’il y avait eu échange
de petite fille entre deux voyages en Russie? Et qui téléphone à intermittence?
Écrire dans ce cahier confectionné par Tatiana… Holly avait mis l’écriture en
veilleuse… car trop prise par son rôle de mère. Culpabilité… On sait ce que
cette femme vit avec une culpabilité, un sentiment de ne pas se sentir la mère
qu’elle devrait, qu’elle aurait dû être… Elle pratique le déni… L’élastique qu’on
claque pour passer à autre chose… ça marche pourtant!
Émouvante histoire, remuante et troublante histoire… J’ai tout aimé, l’atmosphère,
l’écriture et quelle histoire… Je lui donne 4 étoiles et demi… et pourquoi pas
5? À lire dans le temps de Noël, c’est encore mieux!