Je suis tombée par hasard sur un de ses
livres de chroniques en lisant une pub d’Archambault. Je ne connaissais pas
Marcia Pilote. Animatrice d’émissions qui passent surtout le jour, moment
auquel je suis au travail. Après avoir lu quatre livres en un peu plus d’un
mois, parcouru tous les extraits vidéos sur Youtube dans lesquels Marcia
apparaît, car oui je la prénomme car j’ai déjà l’impression qu’elle est devenue
mon amie, car je suis charmée. J’aime son authenticité, son altruisme. Elle s’adresse à ses
lectrices avec un désir réel d'aider. C’est vrai qu’il y a des chroniques que j’ai lues en diago, car pas
tous les sujets me rejoignent, mais plusieurs m’interpellent, me font
réfléchir, me font m’asseoir et prendre le clavier avec un état d’esprit prompte
à bouger. J’ai adopté le cahier de gratitude. Depuis plus d’un mois, j’ai mon
cahier de « Merci Seigneur » à côté de mon lit. J’y griffonne les
bénédictions de ma journée. Je me remémore les
accords de Toltèque. Je me regarde aller et j’identifie mes
« syndromes », tel que le
« syndrome-de-celle-qui-se-sent-coupable », le
« syndrome-de-celle-qui-se-sent-responsable-du-bonheur-de-tous ».
Bref, c’est oui de la psycho-pop, mais il y a des moments dans la vie que ces
outils simples arrivent à point, parce que la vie parfois c’est compliquée… Merci chère amie!
mercredi 31 décembre 2014
"La vie comme je l'aime" - Marcia Pilote
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2014,
La vie comme je l'aime,
Marcia Pilote
dimanche 5 octobre 2014
Le liseur du 6h27 - Jean-Paul Didierlaurent
Il monte les marches de son train de 6h27,
descend le siège, toujours le même strapontin, sort un feuillet puis débute sa
lecture à voix haute. Les utilisateurs du train habitués apprécient la routine.
Guylain Vignolles, opérateur d’une « Chose » qui broie les livres
invendus et les vomit en pâte attrape parfois de façon incognito, si on le
savait il se ferait mettre à la porte, quelques pages… et il fait revivre l’espace
d’un trajet l’âme d’un écrivain dont les mots se feront engloutir.
Mais le papier qui disparaît avec ses mots alors
que Guylain tombe sur cette clé USB dont les mots apparaissent sur une quantité
de feuillets qu’il n’a pas à dissimuler. …C’est une dame-pipi, une
aide-laborantine, une collectionneuse de faïences, une écrivaine… Guylain est sous le charme… nous aussi, lecteurs,
nous le sommes complètement!!
C’est écrit comme une nouvelle. Les feuillets
sont des nouvelles à l’intérieur de la nouvelle. C’est des éclats de rire, de
la vérité superbement écrit, je me suis vraiment amusée à lire « Le liseur
du 6h27 ». Je lui donne 5/5.
Libellés :
2014,
Jean-Paul Didierlaurent,
Le liseur du 6h27,
roman français
mardi 24 juin 2014
L'Orangeraie - Larry Tremblay
L’Orangeraie de Larry Tremblay, tout petit roman
mais chargée comme la ceinture que portera Azziz, enfant de 9 ans, transformé
en kamikaze. La haine d’un père, qui a perdu son fils dans une de ces guerres
du Moyen-Orient, transférée à celui des jumeaux Azziz et Amed dont les jeux sont
au départ ceux d’enfants… sous le soleil où murissent des oranges. Comment la haine peut-elle devenir plus forte
que l’amour porté à son fils? Comment la fierté tirée du sacrifice d’un fils
peut s’avérer un baume…au point de faire la fête?
Car la conséquence, c’est aussi le chagrin de la
perte d’un frère, Azziz atteint d’un cancer incurable. Azziz prend la place de
Amed qui ne veut pas mourir. L’amour de la mère qui fait le dur choix de l’un
de ses deux enfants. Mais Amed ne s’en tirera pas indemne; il entendra désormais
les voix des enfants morts sous la bombe que portait Azziz, à qui on avait
menti en lui disant qu’il ne mourrait pas en vain, mais bien pour anéantir un
groupe de « chiens » ennemis. Amed prend l’identité de son frère au
départ pour tromper, mais il mettra la vérité devant les yeux de son père qui
le reniera, car la fierté est plus grande que l’amour pour les siens. C’est en
Amérique que Amed devra continuer sa vie. Il voudra faire parler les voix qui
scandent les bruits de l’enfance et de la guerre dans sa tête; il le fera par
le théâtre pour ne pas devenir fou… Percutant. La guerre, la haine, beaucoup
plus fort que l’amour. Roman qui ébranle. Admirablement écrit. Je donne un 5/5.
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L'Orangeraie,
Larry Tremblay,
roman Québécois
lundi 19 mai 2014
Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik
Albert Einstein est fascinant. Je colle ses citations sur mon mur
Facebook, car son intelligence inspire. Toutefois, je n’avais pas idée qu’il
avait deux fils, dont un, Eduard, schizophrène. La première crise vers 18-19
ans. Avant, il était près de son père, vif, intelligent. Il avait fait sa
première année de médecine. Il s’intéressait à la psychanalyse – c’était
l’époque. On attribue la prédisposition à la maladie mentale à sa mère dont la
sœur avait également été internée. Albert Einstein le mentionnera d'ailleurs... comme pour se
dissocier de cette maladie? Eduard sera interné dès l’âge de 23 ans, au début des années 30, et
ce jusqu’à sa mort. Électrochocs avec l’intensité de l’époque aussi.
Pendant ce
temps, Albert quittera la Suisse pour les É-U au début de la première guerre mondiale, car
Juif sa vie est menacée; il ne reverra pas son fils. Il tentera d’occulter la
vie de son fils de la sienne, car cette équation est insoluble pour lui. Mécanisme de
défense? Oui j'essaie de défendre Albert Einstein... Ce scientifique est pour moi un grand homme somme toute.
Porter le nom d’Einstein est lourd sur les épaules d’Eduard, également sur
son frère et sur l’ex-femme Mileva, serbe et chrétienne. Ils se sont rencontrés
pendant les études. Il la trouvait intelligente. Elle est tombée enceinte, mais
ce bébé fille mourra et ce sera un secret bien gardé. Un bébé avant mariage... il ne faut pas faire ombrage. Mileva en gardera la peine au coeur. Tristesse qui fera partie des sentiments qui l'habiteront pour le reste de sa vie. Car jalouse, Mileva ne sera pas la compagne rêvée. La jalousie est toutefois un résultat, on s'en doute, d'un manque d’amour d’Albert qui, d’ailleurs aurait du mal à aimer même s’il se remariera
plus tard. Albert quittera Mileva et ses deux garçons sans se retourner. Mileva
demeurera une femme malheureuse. On l’imagine allant boitant – elle avait un
problème de hanche – visiter son fils à l’asile et parfois se faire maltraiter, car souvent Eduard aura des excès de
colère qu’il dirigera vers des hallucinations incarnées par sa mère. Eduard n'est pas une mauvaise personne, il est juste habité par mille images qui le dirigent.
L'autre
fils, ingénieur, ira lui aussi s’installer aux E-U mais ce n’est pas
intentionnellement pour voir son père. Les rapports resteront toujours
relativement froids. La religion les sépare autant que la distance physique qui
a eu lieu pendant ces années.
Le cas d’Eduard détrône-t-il Albert Einstein? On se l’imagine toujours
avec sa tête un peu folle, remplie d’idées et combien d’intelligence. Mais en
même temps, on sait qu’Einstein était un marginal et que sous l’intelligence se
cache comme souvent chez ces cerveaux un peu de folie aussi. Et intelligence
mathématique ne veut pas dire qu’il y ait intelligence émotionnelle. Le grand
personnage ne pouvait pas contrôler les paramètres de la condition de son fils
et on le sent désemparé, jamais l'auteur veut nous faire sentir qu'il manquait de coeur. Il veut préserver les souvenirs. On sent le désarroi, la tristesse d'Albert Einstein.
Eduard parle directement, à la première personne, mais Mileva et Albert sont regardés et analysés à travers un narrateur omniscient. Les chapitres sont découpés en lieux, dont l'asile est le lieu principal. On voyage de la Suisse, à la Serbie et aux E-U. Le roman s'ouvre et se termine sur la lourde porte de Burgholzli qui se referme. Eduard ne semble pas malheureux, il est là... parce qu'il doit être là. Il ne sait plus ressentir de toute façon. Son père est mort d'une rupture d'anévrisme, sa mère un peu avant d'un AVC et il comprend qu'elle ne viendra plus le rassurer par sa présence, mais mécaniquement les journées se coulent. On l'a fait jardinier et c'est comme ça.
J’ai appris. Quand j’apprends… j’aime!
vendredi 18 avril 2014
"Le Chardonneret" - Donna Tartt
L’art fait partie de ce roman. Son protégé lui fera
connaître la beauté des meubles anciens qui ont une vie en soi. Mais Théo aura
du mal à vivre tout simplement. L’attachement quand on sait qu’on peut le
perdre fait mal. Quelques longueurs dans ce roman de plus de 800 pages sur les
vapeurs de la drogue, mais somme toute j’ai adoré ce voyage du tableau de
New-York à Vegas et retour à son pays d’origine en Hollande.
vendredi 24 janvier 2014
"Un paradis trompeur" Henning Mankell
J’ai aimé pour le contexte, l’histoire. Ça se passe au début du 20e
si. Hanna quitte la Suède après avoir été invitée par sa maman veuve de quitter
le bercail familial car, pauvre, la famille voit la possibilité de voir une
bouche de moins à nourrir. Hanna va s’embarquer sur un navire de transport qui
se dirige vers l’Australie à titre de cuisinière et y rencontrera son mari qui
le sera que quelques semaines. Ce dernier mourra d’une maladie contractée lors
d’une escale. Ne pouvant tolérer de rester sur le navire qui a fait mourir son
amour, Hanna quittera en cachette le bateau lors d’un arrêt en Afrique, à Lourenço Marques
(ancien nom pour Maputo, capitale du Mozambique). Malade, elle prend une
chambre dans ce qu’elle croyait être un hôtel, mais qui est plutôt un bordel.
Elle s’y fait soigner par les femmes noires. Le tenancier, un blanc, la
demandera en mariage, ce à quoi elle acquiescera, y voyant comme une solution à
son veuvage et au vide de sa vie. Or lui aussi mourra peu de temps après et
elle se retrouvera la veuve richissime et propriétaire du bordel.
C’est
la transformation de Hanna en Anna à Ana qui découvrira le rapport entre les
Noirs et la suprématie blanche, colonisateurs portugais. On voit le regard de
Ana s’habituer au rapport, s'affranchir de son rôle de femme soumise, puis à réaliser par la suite les inégalités devenant
insupportables à ses yeux. Elle sera témoin d’un meurtre de l’éleveur
riche de chiens blancs par sa femme noire qui réalise que son mari avait une
double vie avec une épouse portugaise. Pour Ana, cet homme méritait son sort. Elle
va tout faire pour défendre cette femme emprisonnée pour le meurtre… mais en
vain, car on la tuera. Ana tombera en amour avec le frère de cette femme…
Les
images dont on tire de cette écriture sont belles; on ressent la chaleur, l’humidité,
on voit la mer, les bateaux au port. On imagine les prostituées du bordel avec
leur plumes et tenues grandiloquentes, les hommes avides peu ragoutants qui les
visitent. On entend le piano se faire accorder jour après jour. On regarde le
singe qui se balance aux lustres. …Mais on ne ressent pas les émotions. Henning
Mankel est un homme et je n’ai pas l’impression qu’il comprend l’émotion d’une
femme, je ne crois pas aux histoires d’amour de Ana… Donc oui pour l’ambiance,
les images… mais ça demeure superficiel au plan émotif.
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