vendredi 24 janvier 2014

"Un paradis trompeur" Henning Mankell

J’ai aimé pour le contexte, l’histoire. Ça se passe au début du 20e si. Hanna quitte la Suède après avoir été invitée par sa maman veuve de quitter le bercail familial car, pauvre, la famille voit la possibilité de voir une bouche de moins à nourrir. Hanna va s’embarquer sur un navire de transport qui se dirige vers l’Australie à titre de cuisinière et y rencontrera son mari qui le sera que quelques semaines. Ce dernier mourra d’une maladie contractée lors d’une escale. Ne pouvant tolérer de rester sur le navire qui a fait mourir son amour, Hanna quittera en cachette le bateau lors d’un arrêt en Afrique, à Lourenço Marques (ancien nom pour Maputo, capitale du Mozambique). Malade, elle prend une chambre dans ce qu’elle croyait être un hôtel, mais qui est plutôt un bordel. Elle s’y fait soigner par les femmes noires. Le tenancier, un blanc, la demandera en mariage, ce à quoi elle acquiescera, y voyant comme une solution à son veuvage et au vide de sa vie. Or lui aussi mourra peu de temps après et elle se retrouvera la veuve richissime et propriétaire du bordel.
C’est la transformation de Hanna en Anna à Ana qui découvrira le rapport entre les Noirs et la suprématie blanche, colonisateurs portugais. On voit le regard de Ana s’habituer au rapport, s'affranchir de son rôle de femme soumise, puis à réaliser par la suite les inégalités devenant insupportables à ses yeux.  Elle sera témoin d’un meurtre de l’éleveur riche de chiens blancs par sa femme noire qui réalise que son mari avait une double vie avec une épouse portugaise. Pour Ana, cet homme méritait son sort. Elle va tout faire pour défendre cette femme emprisonnée pour le meurtre… mais en vain, car on la tuera. Ana tombera en amour avec le frère de cette femme…

Les images dont on tire de cette écriture sont belles; on ressent la chaleur, l’humidité, on voit la mer, les bateaux au port. On imagine les prostituées du bordel avec leur plumes et tenues grandiloquentes, les hommes avides peu ragoutants qui les visitent. On entend le piano se faire accorder jour après jour. On regarde le singe qui se balance aux lustres. …Mais on ne ressent pas les émotions. Henning Mankel est un homme et je n’ai pas l’impression qu’il comprend l’émotion d’une femme, je ne crois pas aux histoires d’amour de Ana… Donc oui pour l’ambiance, les images… mais ça demeure superficiel au plan émotif. 

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