J’ai aimé pour le contexte, l’histoire. Ça se passe au début du 20e
si. Hanna quitte la Suède après avoir été invitée par sa maman veuve de quitter
le bercail familial car, pauvre, la famille voit la possibilité de voir une
bouche de moins à nourrir. Hanna va s’embarquer sur un navire de transport qui
se dirige vers l’Australie à titre de cuisinière et y rencontrera son mari qui
le sera que quelques semaines. Ce dernier mourra d’une maladie contractée lors
d’une escale. Ne pouvant tolérer de rester sur le navire qui a fait mourir son
amour, Hanna quittera en cachette le bateau lors d’un arrêt en Afrique, à Lourenço Marques
(ancien nom pour Maputo, capitale du Mozambique). Malade, elle prend une
chambre dans ce qu’elle croyait être un hôtel, mais qui est plutôt un bordel.
Elle s’y fait soigner par les femmes noires. Le tenancier, un blanc, la
demandera en mariage, ce à quoi elle acquiescera, y voyant comme une solution à
son veuvage et au vide de sa vie. Or lui aussi mourra peu de temps après et
elle se retrouvera la veuve richissime et propriétaire du bordel.
C’est
la transformation de Hanna en Anna à Ana qui découvrira le rapport entre les
Noirs et la suprématie blanche, colonisateurs portugais. On voit le regard de
Ana s’habituer au rapport, s'affranchir de son rôle de femme soumise, puis à réaliser par la suite les inégalités devenant
insupportables à ses yeux. Elle sera témoin d’un meurtre de l’éleveur
riche de chiens blancs par sa femme noire qui réalise que son mari avait une
double vie avec une épouse portugaise. Pour Ana, cet homme méritait son sort. Elle
va tout faire pour défendre cette femme emprisonnée pour le meurtre… mais en
vain, car on la tuera. Ana tombera en amour avec le frère de cette femme…
Les
images dont on tire de cette écriture sont belles; on ressent la chaleur, l’humidité,
on voit la mer, les bateaux au port. On imagine les prostituées du bordel avec
leur plumes et tenues grandiloquentes, les hommes avides peu ragoutants qui les
visitent. On entend le piano se faire accorder jour après jour. On regarde le
singe qui se balance aux lustres. …Mais on ne ressent pas les émotions. Henning
Mankel est un homme et je n’ai pas l’impression qu’il comprend l’émotion d’une
femme, je ne crois pas aux histoires d’amour de Ana… Donc oui pour l’ambiance,
les images… mais ça demeure superficiel au plan émotif.
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