dimanche 12 juillet 2015

"Métis Beach" - Claudine Bourbonnais


La rédemption. On veut racheter ses fautes, on veut les justifier pour en atténuer la portée ou juste pour expliquer qu’il y avait une raison. Mais qu’au bout du compte, le but n’était pas de faire de mal. C’est ce que fait Romain Carrier, né à Métis Beach et qui s’exilera aux États-Unis pendant 40 ans, telle une fuite vers New-York, puis vers L.A. sous Roman Carr, pour revenir aussi dans ce même élan vers sa ville native devenue Métis-sur-Mer. C’est au bord de la mer du bas St-Laurent qu’il écrit le récit de sa vie pour expliquer à son fils les raisons.


Tel l’oiseau qui plonge pour s’emparer d’un poisson plutôt que l’autre caché par la vague, Romain explique que s’il n’y avait pas eu cette vague, le déroulement de sa vie aurait peut-être été tout autre.

Métis Beach, je connais, j’y vais courir parfois avec mon amoureux. C’est toujours impressionnant de voir ces maisons de style « Nouvelle-Angleterre » sur le bord du fleuve entre Rimouski et Matane. De grosses maisons dont certaines sont encore placardées l’hiver et ré-ouverte seulement l’été. Tout comme dans les années 50, moment où les riches Anglais venaient y passer l’été avec les enfants.
 
À l’époque, les Canadiens-français étaient plutôt les hommes à tout faire et les domestiques des Anglais. Or Romain Carrier et Gail ont fait l’amour alors que Gail était « promise » à un riche Anglais. Le père a traité le gamin de violeur et c’est la vague déferlante qui a mené sa fuite aux États-Unis.

À travers ce roman, on vit la naissance du féminisme, la guerre du Vietnam et les manifestations anti-guerre, la fausse moralité des Américains, le 11 septembre 2001 et la guerre en Irak. On voit surtout l’évolution des mentalités et leurs contradictions chez nos voisins US. Les mêmes qui s’insurgeait contre la guerre du Vietnam se rallient pour la guerre en Irak; les pro-vies pour la peine de mort…


Claudine Bourbonnais met en image le propos. Je me voyais à New-York, à L.A., à Métis. Elle a une superbe plume et un sens certain du récit. Ça pourrait être un film. Je me suis laissée transporter par la vague et ça me donne le goût de retourner faire un tour à Métis!

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