La rédemption. On veut racheter ses
fautes, on veut les justifier pour en atténuer la portée ou juste pour
expliquer qu’il y avait une raison. Mais qu’au bout du compte, le but n’était
pas de faire de mal. C’est ce que fait Romain Carrier, né à Métis Beach et qui
s’exilera aux États-Unis pendant 40 ans, telle une fuite vers New-York, puis
vers L.A. sous Roman Carr, pour revenir aussi dans ce même élan vers sa ville
native devenue Métis-sur-Mer. C’est au bord de la mer du bas St-Laurent qu’il
écrit le récit de sa vie pour expliquer à son fils les raisons.
Tel l’oiseau qui plonge pour s’emparer d’un
poisson plutôt que l’autre caché par la vague, Romain explique que s’il n’y
avait pas eu cette vague, le déroulement de sa vie aurait peut-être été tout
autre.
Métis Beach, je connais, j’y vais courir
parfois avec mon amoureux. C’est toujours impressionnant de voir ces maisons de
style « Nouvelle-Angleterre » sur le bord du fleuve entre Rimouski et
Matane. De grosses maisons dont certaines sont encore placardées l’hiver et ré-ouverte
seulement l’été. Tout comme dans les années 50, moment où les riches Anglais
venaient y passer l’été avec les enfants.
À l’époque, les Canadiens-français
étaient plutôt les hommes à tout faire et les domestiques des Anglais. Or
Romain Carrier et Gail ont fait l’amour alors que Gail était « promise »
à un riche Anglais. Le père a traité le gamin de violeur et c’est la vague
déferlante qui a mené sa fuite aux États-Unis.
À travers ce roman, on vit la naissance
du féminisme, la guerre du Vietnam et les manifestations anti-guerre, la fausse
moralité des Américains, le 11 septembre 2001 et la guerre en Irak. On voit
surtout l’évolution des mentalités et leurs contradictions chez nos voisins US.
Les mêmes qui s’insurgeait contre la guerre du Vietnam se rallient pour la
guerre en Irak; les pro-vies pour la peine de mort…
Claudine Bourbonnais met en image le
propos. Je me voyais à New-York, à L.A., à Métis. Elle a une superbe plume et
un sens certain du récit. Ça pourrait être un film. Je me suis laissée
transporter par la vague et ça me donne le goût de retourner faire un tour à
Métis!
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