Pourquoi ce titre « tout ce que
j’aimais »… Ça évoque la perte. La vie qui avance qui ouvre des portes,
mais qui les referme aussi. Ces espaces clos que sont les souvenirs, talismans,
enfouis dans un tiroir. Léo est prisonnier de ses souvenirs. Les portes avec
des histoires dans chacune de ces boîtes, c’est aussi les tableaux, les
installations que Bill, son ami, créaient. Un jour, Léo a ouvert une porte et
s’y est introduit sous l’invitation de Bill, et il a eu cette panique de se sentir
enfermé. Mais dans sa vie, Léo s’est enfermé dans ses souvenirs. À l’aube de sa
vieillesse, il vient de prendre sa retraite comme professeur, il sort la
vieille dactylo, celle qui lui permet de taper plus facilement que sur un
clavier d’ordinateur devant sa vue déclinante, il raconte « Tout ce qu’il
aimait »…
·
Son fils Matt qui
va mourir noyé alors qu’il est dans un camp de vacances. Il était avec Mark,
les deux amis si différents. Matt était le fils unique. Il avait déjà un don de
créateur, un talent artistique.
·
Sa femme Erica
qui ne s’en remettra jamais et qui part sur la côte ouest y travailler, mais
surtout pour se retrouver loin de tout ce qui peut lui rappeler son fils. Elle
ne refera pas sa vie. Ils continueront à s’écrire, puis à se voir quinze jours
par année. C’est ce qui reste de leur amour.
·
Son ami Bill,
artiste, qui mourra jeune, trop jeune d’une crise cardiaque. Le cœur n’ayant
pas pu résister aux tourments que lui créent son fils Mark, psychopathe,
menteur, manipulateur, voleur, fainéant… qui n’a aucune espèce d’empathie.
·
Mark… cet enfant,
il aurait voulu le sauver. Il lui donne une chambre dans son appartement pour
qu’il vienne y créer. Mais Mark est un échec sur toute la ligne. C’est l’enfant
brigand dès son jeune âge. Il a développé la stratégie de mentir pour se faire
aimer.
·
Violet, la veuve
de Bill, femme qu’il aime mais dont il n’aura pas l’amour, car elle est la
femme de l’amour unique qu’elle a porté pour Bill. Elle partira d’ailleurs en
France pour se sauver de son beau-fils Mark qu’elle a tant voulu aider, mais
sans succès et dont elle a plutôt peur maintenant.
·
La vue.
Dégénérescence maculaire. Il garde une vue périphérique, mais a perdu l’acuité.
Il ne peut plus distinguer le détail, lui historien de l’art…
Je viens de découvrir une auteur. Femme
de Paul Auster, Siri Hustvedt est de la même trempe. Quelle découverte. Un
univers rempli. Une atmosphère. On y est. On veut y rester. Vite le prochain à
lire…
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