dimanche 27 septembre 2015

« TOUTES CELLES QUE J’ÉTAIS » - ABLA FARHOUD


Quand j’ai lu « 5323 boul. Lévesque à St-Vincent-de-Paul »… et ce, dès les premières pages, j’ai fait : ha???? C’est près de chez moi ça!! Abla Farhoud, je ne la connaissais pas. J’ai lu son livre sous recommandation et, ma foi, je suis sous le charme. Je vais aller chercher ses autres romans, c’est certain.

Venue retrouvée son père au Canada, elle quitte avec sa famille le Liban à l’âge de six ans. C’est au début des années 50. Elle appelle son père « Bayé », papa en arabe. Autobiographie tirée de ses écrits de son enfance, Abla Farhoud raconte la vie de l’immigrante qui fera du Canada, le Québec, son pays. Pour elle, le français, c’est SA langue. Elle s’y met dès son arrivée. Elle en oubliera l’arabe. Dans ce récit, on vit avec elle son enfance, son adolescence jusqu’au départ à 20 ans pour le retour au bercail. On sait qu’elle reviendra, car Mme Farhoud habite ici, mais la tranche de vie s’arrête là. On a le goût de connaître la suite…

C’est sa passion pour le théâtre, la vie difficile de l’immigrante qui se sacrifie, non sans une certaine hargne, à la corvée de tenir le magasin 5-10-15¢ de son père! Elle doit arrêter l’école, elle qui aime tant apprendre. Mais c’était le lot de bien des jeunes de cette époque non? Ça m’a fait penser un peu à l’histoire de ma mère, car c’est un peu la même époque : le sacrifice pour la famille, pour être en mesure de voir aux besoins vitaux. L’adolescence n’existait pas. On passe de l’enfance à l’adulte avec des responsabilités très grandes déjà. Une vie bien différente, non pas seulement en raison des racines qui essaient de s’agripper quelque part mais dont la vie s’arrange pour décoller à tout bout de champ, mais également en raison de l’époque.

C’est de l’histoire, c’est de la culture, c’est la psychologie de celle qui n’était qu’une petite fille joyeuse au bonheur facile, mais qui par la suite doit s’adapter, se battre pour sa passion, et qui tend à sombrer devant les exigences de valeurs qui ne lui appartiennent plus tout à fait… Elle se fait avaler par les exigences des siens.

Le 5323 Lévesque n’existe plus. Je suis allée voir. C’est à l’endroit où il y a eu une banque Nationale lette et qui est maintenant vide que se tenait le magasin. Il a dû être détruit à la suite de l’incendie qui l’a ravagé avant le départ pour le Liban. Mais juste pour cette proximité, je me suis sentie proche de cette auteure que j’ai tout de suite aimée.




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