mercredi 6 janvier 2016

"Ceux qui restent" - Marie Laberge

Premier roman de l’année. Cadeau de Noël de Jean-Pierre et William. Marie Laberge, une de mes auteurs québécoises préférées. 


« Les humains lumineux qui endossent la totalité de leur vie, sans exceptions » (p. 392).

Tous ceux qui restent sont ceux dont les liens étaient tissés autours de Sylvain qui se suicide à l’âge de 29 ans. Il est intéressant de voir se développer l’altruisme entre ces personnages qui ne se côtoyaient pas avant l’événement. Ces personnages ont chacun leur caractère, leur personnalité propre et rien n’aurait pu les rapprocher tellement ils sont différents. Toutefois, il y a le noyau, Sylvain, qui attire ses électrons. On décèle l’importance des liens, le besoin de l’autre pour rester en vie. Sans liens, c’est la mort… : Muguette, Demi-Lune (la mère de Mélanie), voire Sylvain le personnage noyau. Blanche, grand-mère de Sylvain et mère de Vincent Côté, le père, mourra aussi, mais de vieillesse, une mort naturelle qui vient au bon moment pour elle, elle qui cultivait l’altruisme. Ce sont justement ces personnages « lumineux qui endossent la totalité de leur vie » qui nous attirent dans ce roman. À travers les liens qui se créent entre ces personnages, on voit tomber les préjugés un à un, à mesure qu’on voit l’humanité surgir dans chacun. Plusieurs années sont nécessaires pour se reconstruire après un tel cataclysme que crée le suicide d’un proche. Mais il y a une reconstruction possible avec l’aide de son prochain. C’est un roman qui fait du bien, même si ça traite de la mort.

Passages aimées :
·         « S’il fallait échapper à tout ce qui enlaidit la vie, à tout ce qui l’altère, la rend souffrante et surtout nous rappelle sa finitude, est-ce qu’on serait encore des êtres humains? Ou des béats hébétés et gras ravis de goinfrer d’une violence télévisée qui en aucun cas, ne devrait nous effleurer? » (p. 289).
·         « On doit agir avec le présent et dans le présent. Mais il n’est pas interdit de tirer des leçons du passé et d’essayer de se comparer avec plus de sagesse, grâce aux coups durs reçus. Ça s’appelle l’expérience. » (p. 319).

·         « Qu’est-ce que la sexualité quand on n’a plus rien à se dire, à rêver, à être? Rien ou si peu. De la musique pour une scène vide » (p. 392).

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