dimanche 22 janvier 2017

Étincelle - Michèle Plomer

Prof en Chine, Michèle (c’est une auto-fiction) se lie d’amitié avec Song qui subira des brûlures sur 85% de son corps lors de l’explosion de son appartement en raison d’une fuite de gaz. Song qui ne cuisinait jamais se mettait à la préparation des denrées achetées pour un repas d’anniversaire pour Michèle lorsque l’explosion est survenue. Michèle avait décliné l’invitation pour être dans les bras de son amoureux chinois. Song le savait et en était heureuse pour elle. Mais Michèle sera torturée par les brûlures de la conscience… Song ne cuisinait jamais… Elle avait ouvert le gaz de la cuisinière pour cuire les aliments qui lui étaient destinés.

Ce livre avait été recommandé; je l’ai emprunté à la biblio ne sachant pas en quoi il retournait. Quand j’ai embarqué dans la lecture et que j’ai vu que j’y passerais les prochaines heures dans l’anti-chambre et la chambre d’un hôpital… moi qui ai passé les 2,5 années passées dans le même espace avec les mêmes préoccupations quant aux bactéries, le faible espace entre la vie et la mort… J’ai passé proche de le refermer… Mais bon, j’ai perduré et finalement… j’ai beaucoup aimé. Ça m’a fait réaliser aussi que pour ceux qui me connaissent, peut-être que mon histoire à moi avec mon fils pourrait également être perçue « comme du réchauffé »… Ça me fait peur. C’était une parenthèse…

L’écriture est magnifique. Il y a de la douceur, du respect et juste assez de mordant pour critiquer la Chine dont on voit bien que l’auteur porte un amour réel. On rencontre les balises fermes du parti qui font mal, mais également le cœur de certains Chinois. L’auteur nous explique que ce qui n’est pas « assez » pour nous, c’est déjà « trop » pour un Chinois qui est toujours tout en retenu. La rencontre de cette culture si différente nous est racontée avec ses failles et certaines de ses qualités. Parfois, ça pue, il fait chaud, on parle trop fort, il n’y a pas d’intimité, pas d’empathie… La liberté de penser est comparée à un glaçon placé sur la langue en bas âge. À l’âge adulte, on a même oublié à quoi ça peut servir. On se dit… Misère que ce n’est pas attirant ce pays de la Terre du milieu… Mais il y a aussi ces gens dévoués, l’infirmière Wang, les médecins, le père de Song qui se donne corps et âmes pour sa fille. Et on voit que l’humain ici et l’humain là-bas est en tous points semblables à certains égards. L’acceptation de Song pour sa condition, sa souffrance, nous laisse supposer une spiritualité sans le Dieu que je connais, mais somme toute présente.

J’ai lu dans un article de la Presse que Mme Plomer, Québécoise, est toujours en contact avec Song via Skype. http://www.lapresse.ca/arts/livres/entrevues/201612/08/01-5049406-michele-plomer-retour-en-chine.php



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