dimanche 8 avril 2018

« 4321 » - PAUL AUSTER



Petit-fils d’un immigrant polonais débarqué au début du XXe si – nommé Ferguson par pur hasard. Trop difficile à prononcer, le nom Polonais est remplacé par des paroles dites en polonais à lui-même pour tenter de se rappeler la suggestion d’un badaud. Ça sonne « Ferguson ».

C’est Ferguson, né en 1947, fils de Rose, photographe – ce qui est avant-gardiste à l’époque - et d’un père aimant, un peu bonasse, peu démonstratif qui aura plusieurs magasins de mobilier/télévisions. Prospère, mais aveugle devant la cupidité de ses frères qui sont à son emploi, le dénouement ne sera pas heureux.

Ferguson, on le voit grandir, passer à travers l’adolescence et, parfois, se rendre à l’âge de jeune adulte. Parfois, car 4-3-2-1, c’est 4 vies différentes. Selon les choix que l’on fait, le cours de la vie change parfois drastiquement, voire s’éteint dramatiquement. L’histoire est construite avec le fond historique que P. Auster connaît et nous décrit : JFK, la guerre du Vietnam, le racisme et ses manifestations, etc. Instructif.

Des constantes demeurent : nos géniteurs, notre corps, nos talents et nos imperfections, notre personnalité, nos goûts. Mais selon les choix de nos parents, nos propre choix, notre vie pourrait être complètement différente. Il est difficile de ne pas laisser nos pensées vagabonder sur… et si je n’avais pas rencontré mon mari à l’âge de 16 ans, je n’aurais pas eu William, je n’aurais pas cette grande peine… Mais en même temps, je n’aurais jamais connu ce si grand bonheur et je n’aurais pas cette si grande hâte de le retrouver au Ciel. J’ai fait le bon choix. J’ai pris le bon chemin, j’en ai la ferme conviction.

J’ai particulièrement aimé :
« Je veux dire qu’on ne peut jamais savoir si on fait le bon choix ou non. Il faudrait être en possession de tous les éléments pour le savoir et le seul moyen d’y arriver est d’être aux deux endroits à la fois, ce qui est impossible.
Et alors?
C’est pour ça que les gens croient en Dieu.
Vous plaisantez, monsieur Voltaire.
Dieu seul peut voir en même temps la route principale et la route secondaire, et donc Dieu seul peut savoir si tu as fait le bon ou le mauvais choix.
Et comment sais-tu qu’Il le sait?
Je ne sais pas. Mais c’est ce que tout le monde suppose. Dieu ne nous dit malheureusement jamais ce qu’Il pense.
Tu pourrais Lui écrire.
C’est vrai. Mais ça ne marcherait pas.
Quel est le problème? Tu n’as pas de quoi te payer le courrier par avion?
Je n’ai pas son adresse. »

Je confesse que sur les 1000 pages de ce roman, j’en ai sauté 300… J’avais assez des ramifications. J’avais compris. Je suis allée au dernier chapitre pour le point d’orgue. J’ai beaucoup aimé. 4/5.

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