Quelle plume! Anaïs Barbeau-Lavalette nous raconte l’histoire de sa
grand-mère avec poésie malgré un contenu fort dur. Suzanne Meloche, faisait
partie du groupe du Refus Global, quoiqu’elle ait décidé à la dernière minute
de ne pas ratifier le manifeste. Comme tout le monde, j’ai appris dans mes
cours d’histoire le contexte historique du Refus Global de Paul-Émile Borduas.
J’avais un regard fort positif de ce groupe qui a sorti le Québec de l’obscurantisme
de Duplessis. Mais cette nouvelle vision plus individualiste attriste au plus
haut point. Je n’aime pas cette Suzanne Meloche décrite par l’auteure. Elle a
choisi la liberté d’une façon égoïste. Elle l’a fait pour être quelqu’un qui
se démarque. Elle a quitté ses enfants en bas âge et a bourlingué. Or, je n’avais
jamais entendu parler de Suzanne Meloche. En cherchant sur le net, rien. On
aurait publié ses poèmes dernièrement, mais ceux écrits il y a 60 ans… Un
artiste doit nous éclairer sur la vie, sur un contexte, nous faire réfléchir,
avancer… Suzanne Meloche l’aura permis seulement par ricochet, en blessant si
fortement sa progéniture que celle-ci a rebondi et a fait ce qu’elle n’a pas
fait. Manon Barbeau et Anaïs Barbeau Lavalette ont davantage le titre d’artiste
à mes yeux. J’ai terminé ce livre avec un goût amer, du mépris pour cette
Suzanne Meloche, mais avec une réelle admiration pour Anaïs qui a été
capable somme toute de mettre de l’amour entre les lignes.
Ce récit m’a
fait remémorer « La Virevolte » de Nancy Huston. Cette auteure
prolifique elle aussi abandonnée par sa mère pour vivre sa vie « libre »
égoïste. Oui… préjugés. Je m’en confesse. Je suis une mère.
Écriture
magistrale.
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