samedi 11 juin 2016

"La femme qui fuit" - Anaïs Barbeau Lavalette

Quelle plume! Anaïs Barbeau-Lavalette nous raconte l’histoire de sa grand-mère avec poésie malgré un contenu fort dur. Suzanne Meloche, faisait partie du groupe du Refus Global, quoiqu’elle ait décidé à la dernière minute de ne pas ratifier le manifeste. Comme tout le monde, j’ai appris dans mes cours d’histoire le contexte historique du Refus Global de Paul-Émile Borduas. J’avais un regard fort positif de ce groupe qui a sorti le Québec de l’obscurantisme de Duplessis. Mais cette nouvelle vision plus individualiste attriste au plus haut point. Je n’aime pas cette Suzanne Meloche décrite par l’auteure. Elle a choisi la liberté d’une façon égoïste. Elle l’a fait pour être quelqu’un qui se démarque. Elle a quitté ses enfants en bas âge et a bourlingué. Or, je n’avais jamais entendu parler de Suzanne Meloche. En cherchant sur le net, rien. On aurait publié ses poèmes dernièrement, mais ceux écrits il y a 60 ans… Un artiste doit nous éclairer sur la vie, sur un contexte, nous faire réfléchir, avancer… Suzanne Meloche l’aura permis seulement par ricochet, en blessant si fortement sa progéniture que celle-ci a rebondi et a fait ce qu’elle n’a pas fait. Manon Barbeau et Anaïs Barbeau Lavalette ont davantage le titre d’artiste à mes yeux. J’ai terminé ce livre avec un goût amer, du mépris pour cette Suzanne Meloche, mais avec une réelle admiration pour Anaïs qui a été capable somme toute de mettre de l’amour entre les lignes.

Ce récit m’a fait remémorer « La Virevolte » de Nancy Huston. Cette auteure prolifique elle aussi abandonnée par sa mère pour vivre sa vie « libre » égoïste. Oui… préjugés. Je m’en confesse. Je suis une mère.

Écriture magistrale.


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