
Ce récit m’a
fait remémorer « La Virevolte » de Nancy Huston. Cette auteure
prolifique elle aussi abandonnée par sa mère pour vivre sa vie « libre »
égoïste. Oui… préjugés. Je m’en confesse. Je suis une mère.
Écriture
magistrale.

Je suis une
inconditionnelle de Paul Auster. Il était là dans les étagères des
« nouveautés » quand je suis allée à la bibliothèque.
Vieillir en tant que femme c’est aussi parfois accepter de
faire mourir la réponse au désir charnel qui pose son point d’interrogation sur
des mâles qui n’ont d’yeux que pour des qualités dont elle en est dépourvue. Or
quand on se nourrit du désir et que la réponse est la honte, l’écriture qui
était l’objet de ce désir meurt aussi. Ou bien l’écriture peut faire le choix
de s’en nourrir pour faire revivre.
Ces femmes sont pensionnaires d’un institut psychiatrique
depuis leur chute dans cette catégorie de femmes qui ont passé le cap de la
jeunesse, 47 ans, plus de 50 ans… c’est une tare. Belles, intelligentes,
cultivées, mais…
Le
psychiatre encouragera Camille à prendre en charge un groupe d’écriture pour l’inciter
à reprendre la plume. Elle imaginera une autre histoire, plus douce, pour
atténuer la douleur et pour revivre le désir mais en imagination. Elle mêle
l’histoire de la nièce qui est tombée amoureuse du mari de Claire, qui est
maintenant l’avatar de Camille sur Facebook, avec sa propre histoire. Une
histoire enchevêtrée d’une autre et de l’imaginaire; c’est riche, c’est bien
écrit, ça fait réfléchir et on peut se refuser de croire que ça arrive tout le
temps!
Les maisons
que l’on quitte pour retrouver du bonheur ailleurs. Un nouveau toit, un nouveau
décor, une nouvelle vie. La maison est témoin de ces joies, ces peines qui
deviendront des souvenirs. Les murs seront la nostalgie de celui ou celle qui
en a imprégné sa personnalité en changeant les fenêtres, coloré les volets,
mais qui les quitte. Tessa est devenue agent d’immeubles lorsque le deuxième
enfant est devenu assez grand. Elle aurait pu être chanteuse, mais elle ne
semble pas avoir la personnalité suffisamment ostentatoire. Tessa est une bonne
deuxième. En se promenant dans les périodes passées de sa vie, on comprend qu’elle
était moins populaire que sa « best » Sophie; elle était suffisamment
talentueuse pour être acceptée au conservatoire de musique, mais sans la fougue
qui la ferait se démarquer comme chanteuse lyrique; puis il y a eu Francis cet
amour de jeunesse nourri par un imaginaire débordant mais dont on verra bien qu’elle
ne représentait pas plus qu’une parmi d’autres… puisqu’il ne se souvient même
pas de son prénom…