Premier
roman de l’année. Cadeau de Noël de Jean-Pierre et William. Marie Laberge, une de mes auteurs québécoises préférées.
« Les
humains lumineux qui endossent la totalité de leur vie, sans exceptions »
(p. 392).
Tous ceux
qui restent sont ceux dont les liens étaient tissés autours de Sylvain qui se
suicide à l’âge de 29 ans. Il est intéressant de voir se développer l’altruisme
entre ces personnages qui ne se côtoyaient pas avant l’événement. Ces
personnages ont chacun leur caractère, leur personnalité propre et rien
n’aurait pu les rapprocher tellement ils sont différents. Toutefois, il y a le
noyau, Sylvain, qui attire ses électrons. On décèle l’importance des liens, le
besoin de l’autre pour rester en vie. Sans liens, c’est la mort… :
Muguette, Demi-Lune (la mère de Mélanie), voire Sylvain le personnage noyau.
Blanche, grand-mère de Sylvain et mère de Vincent Côté, le père, mourra aussi,
mais de vieillesse, une mort naturelle qui vient au bon moment pour elle, elle
qui cultivait l’altruisme. Ce sont justement ces personnages « lumineux
qui endossent la totalité de leur vie » qui nous attirent dans ce roman. À
travers les liens qui se créent entre ces personnages, on voit tomber les
préjugés un à un, à mesure qu’on voit l’humanité surgir dans chacun. Plusieurs
années sont nécessaires pour se reconstruire après un tel cataclysme que crée le
suicide d’un proche. Mais il y a une reconstruction possible avec l’aide de son
prochain. C’est un roman qui fait du bien, même si ça traite de la mort.
Passages
aimées :
·
« S’il
fallait échapper à tout ce qui enlaidit la vie, à tout ce qui l’altère, la rend
souffrante et surtout nous rappelle sa finitude, est-ce qu’on serait encore des
êtres humains? Ou des béats hébétés et gras ravis de goinfrer d’une violence
télévisée qui en aucun cas, ne devrait nous effleurer? » (p. 289).
·
« On doit
agir avec le présent et dans le présent. Mais il n’est pas interdit de tirer
des leçons du passé et d’essayer de se comparer avec plus de sagesse, grâce aux
coups durs reçus. Ça s’appelle l’expérience. » (p. 319).
·
« Qu’est-ce
que la sexualité quand on n’a plus rien à se dire, à rêver, à être? Rien ou si
peu. De la musique pour une scène vide » (p. 392).